« Terrenoire a été oublié… »

Combien de fois l’ai-je entendu ? A chaque porte de magasin poussée, après chaque échange avec les Terranéens, les mêmes et uniques messages : « Terrenoire a été oublié…, on ne fait rien pour nous…, on nous a laissé tomber… ».

Des promesses, ils en ont entendu dans le quartier. Beaucoup. Trop. La réalité est qu’aujourd’hui, à l’image de nombreux autres quartiers de Saint-Etienne, Terrenoire a été délaissé. A la sortie de l’école du Bourg, les mamans me parlent de leur inquiétude de voir le centre social fermer. Ils attendent la réponse de la mairie avec anxiété. Au club du 3ème âge terranéen, l’équipe de bénévoles me dit qu’elle ne comprend pas pourquoi la mairie a arrêté de financer depuis deux ans leurs activités sur le quartier. Ils avaient 900 euros, ils n’ont plus rien… Farid, boucher, attire mon attention sur la pharmacie qui ferme, le primeur qui a baissé le rideau, l’absence de soutien de la mairie aux clubs et associations du quartier, et le manque criant d’animations.

Les Terranéens ont le sentiment d’être abandonnés alors que c’est un quartier qui a du potentiel, de formidables atouts et qui compte des femmes et des hommes viscéralement attachés à leur quartier.

Ici, on est fiers d’être de Terrenoire. Ici, on n’oublie pas ses racines, on sait d’où l’on vient, on sait ce qu’est la fraternité, l’entraide, la valeur travail. Terrenoire est un quartier qui mérite une attention particulière. Ce quartier mérite qu’on se penche sincèrement sur ses problèmes de sécurité, de dépôts sauvages, de stationnements, qui pourrissent le quotidien de ceux qui vont vivre le quartier et qui y vivent.

J’ai été saisi par les nombreux témoignages, dont celui de Sonia, jeune femme pleine de courage, qui se sent bien seule dans la grande surface d’Aldi pour lutter contre les vols, les nuisances, les intimidations, l’insécurité permanente. Le buraliste, la pharmacienne, l’opticien, le fleuriste, le coiffeur, le boulanger, tous me disent que la sécurité doit être la priorité numéro un du prochain maire dans le quartier. Ils veulent de l’ordre, se sentir protéger, en sécurité. Ils en ont assez des discours sans lendemain. Ils veulent des actes, des solutions, qu’on s’occupe du quartier.

Je n’oublierai pas les visages des Terranéens que j’ai rencontrés aujourd’hui, ni la gravité de leur regard et les grands espoirs qu’ils placent en moi. Pour eux, pour Saint-Etienne, avec mon équipe, nous allons nous battre, tout faire pour que l’on vive à nouveau bien et mieux à Terrenoire.